Six MOOC pour apprendre la mise en scène

L’acteur et réalisateur Robin Renucci interprète le MOOC « Mettre en scène est un métier » (Ecole Charles Dullin)

Un Massive Online Open Courses (MOOC) – c’est-à-dire un cours numérique – pour apprendre la mise en scène. Tel est le pari de l’école Charles Dullin qui ouvre le 23 janvier 2018 ce cursus inédit en France – et « dans le monde » affirment les fondateurs. Pour la première fois donc, des étudiants pourront suivre un enseignement leur permettant d’acquérir en vidéo les fondamentaux de la mise en scène. Historique de la profession, conseils pratiques pour mener son projet ou exercices de direction d’acteurs, un ensemble de six MOOC sera proposé tout au long de l’année 2018. Les deux premiers MOOC rassemblent déjà près de 200 inscrits. Entretien avec Claire David, directrice de la collection Actes Sud Papiers et directrice éditoriale et artistique des MOOC Charles Dullin.

Comment est né le projet des MOOC de l’école Charles Dullin ?

À la suite de la fermeture de l’école d’acteur Charles Dullin [fondée en 1921 et fermée en 2011 NDR], l’idée de créer une formation numérique à la mise en scène a émergé. Il faut savoir qu’en France, seuls une quinzaine d’étudiants ont accès, grâce aux concours ou à une sélection, à des enseignements en mise en scène. Je pense aux sections mise en scène du Théâtre National de Strasbourg, à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques Théâtrales à Lyon ou au master mise en scène de l’Université Paris Nanterre.

Or, près de 15 000 troupes sont recensées en France et plus de 1 000 spectacles sont présentés au festival Off d’Avignon chaque année. Il y a une vraie ferveur et un vrai dynamisme du théâtre français cependant tous ces artistes n’ont pas eu l’occasion de suivre des cursus spécifiques. Aujourd’hui en France, on se décrète metteur en scène mais on peut aussi avoir envie de réfléchir sur son travail au regard d’autres pratiques !

Le Mooc s’adresse donc aussi bien à des professionnels, qu’à des lycéens passionnés de théâtre ou à des artistes en devenir prêts à tout arrêter pour se consacrer à l’art.

L’actrice Valérie Dréville interprète le MOOC consacré à la direction d’acteurs

Comment fonctionnent les MOOC ?

Nous avons élaboré six MOOC qui durent durant six semaines. Ils sont rédigés par des universitaires et des spécialistes et interprétés par des comédiens et metteurs en scène. Il y a deux formules : une inscription gratuite qui permet de suivre chaque semaine quatre vidéos de dix minutes. Ou une version payante – d’un coût  de 69 euros – qui propose des interview de metteurs en scènes contemporains (Joël Pommerat, Krystian Lupa, Ariane Mnouchkine, Christiane Jatahy…), des exercices à faire chez soi et une évaluation entre pairs. À l’issue de la version payante du MOOC, une attestation est délivrée qui donne des accès privilégiés à des stage pratiques de mise en scène.

Sur notre site, nous ouvrons aussi un accès gratuit aux conférences du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, à des bibliographies et à des publications axées sur les thématiques de nos MOOC.

Allier l’enseignement théâtral – et a fortiori de la mise en scène – et le numérique, cela peut sembler, à première vue, un brin paradoxal…

On a toujours l’idée que former un metteur en scène c’est uniquement former du talent. C’est une erreur. C’est aussi donner des outils pour réfléchir, proposer des cadres, transmettre l’expérience d’autres artistes. On ne prétend pas former des metteurs en scène mais accélérer la question de la transmission. Un jeune metteur en scène peut, par exemple, apprendre à exercer « à la manière de Krystian Lupa », se frotter aux savoirs. La pratique dira ensuite si le talent suit.

« Au fond, c’est vraiment la décentralisation 2.0 que l’on est en train d’inventer »

Quant à la question du numérique, on imagine aller toucher la communauté du théâtre partout en France mais aussi à Ouagadougou, à Haïti. On peut accéder à des gens qui manquent d’outils et de formations comme à des personnes très occupées qui peuvent étudier quand elles le souhaitent. Grâce au numérique, on franchit toutes les barrières et seule reste la motivation. Au fond, c’est vraiment la décentralisation 2.0 que l’on est en train d’inventer. C’est un sacré risque mais on va bien voir comment on atterrit ! Et l’avantage du support digital, c’est que cela permet de rectifier le tir quasiment en direct si besoin.

Le projet de l’école Charles Dullin est de devenir un lieu virtuel de référence autour de la mise en scène. Et pour le moment, les professionnels que nous avons contactés sont enthousiastes !

 

A venir : 

• 14 décembre 2017 – Ouverture du site de l’école Charles-Dullin et des inscriptions aux MOOC sur La direction d’acteurs et L’espace
• 
23 janvier 2018 – Lancement des deux premières sessions des MOOC sur La direction d’acteurs et L’espace – inscription sur le site de l’école Charles Dullin

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5 commentaires sur “Six MOOC pour apprendre la mise en scène

  1. Bonjour à vous equipe de Six MOOC. Je suis un passionné de jeu d’acteur et de Mise en scène vivant en Côte d’ivoire. Et votre initiative m’intéresse fort bien. Comment puis je y marticiper?

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  2. bonjour
    je vis en Israel a jerusalem je suis comediene . j ai edutier l art du jeu dans different etablisement j enseigne et j aimerai apprendre davantage sur la mise en scene . je m interesse a votre methode . comment y avoir acces.
    (excuser mes fautes d ortographe )

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