
« Je suis fier de raconter mon histoire sur scène. Le monde entier doit savoir comment les jeunes africains quittent leur pays pour venir en Europe ». Aboubacar Touré n’a que dix-sept ans mais sa jeune existence est déjà parsemée d’embûches et d’obstacles, de courage et de ténacité. L’adolescent guinéen, en France depuis plus d’un an et demi, a traversé comme tant d’autres la Méditerranée, à la recherche d’un avenir meilleur.
Sa folle épopée, Aboubacar la raconte avec pudeur sur les scènes lilloises, dans le cadre du projet théâtral « 2017 comme possible » mené par le metteur en scène Didier Ruiz à Lille, au mois d’avril dernier (voir notre article A la veille de la présidentielle, la jeunesse en scène au Théâtre du Nord). Aux côtés de quinze jeunes âgés de 16 à 22 ans, Aboubacar témoigne de ce que signifient pour lui la jeunesse, l’amour, la peur ou la liberté.
« Je suis libre. Libre de faire ce que veux, lance t-il au public. Je suis un homme libre. »

« La France qui accueille, la France qui est sympa »
Aboubacar n’était jamais monté sur les planches avant d’auditionner pour Didier Ruiz. Ce sont des amis français qui ont conseillé au jeune réfugié de tenter sa chance. « Quand j’en ai entendu parler, je me suis dit : « il me faut ça », se souvient le jeune homme, désormais inscrit en classe de première dans un lycée lillois.
« Le premier jour j’étais triste, je me méfiais beaucoup des autres. J’avais peur de la différence de nos cultures. Mais au fil du temps, nous avons appris à nous connaître, nous sommes devenus amis. Cela m’a montré comment me comporter ici, comment oser devant les gens. Ce projet de théâtre est une leçon pour m’adapter à un autre système.»
Sur scène, Aboubacar, qui est également musicien, chante, a capella. Et conte à la troisième personne, l’histoire « du petit » chassé de la maison familiale, à Conakry, capitale guinéenne. Sa périlleuse traversée des frontières vers le France, de Gao à Bamako, du Maroc à l’Espagne.
Seul sur le devant de la scène, campé sur ses deux jambes sous les projecteurs Aboubacar explique avec calme et assurance « comment les gens bougent pour l’Europe ». Sa voix ne tremble pas mais son visage s’anime lorsqu’il évoque sa découverte de la France et la sensation d’avoir enfin trouvé un refuge. Sur une feuille de papier qu’il présente au public, il a dessiné la tour Eiffel qui tend les bras « comme une maman », dit-il. « La France qui accueille, la France qui est sympa », psalmodie-t-il avec dextérité. En France, « le petit » s’est enfin senti « chez lui ».
Le futur d’Aboubacar Traoré se dessine à présent dans l’hexagone et l’adolescent ne cache pas ses ambitions. « Je veux être un homme connu, sourit-il au sortir d’une répétition. Je veux partager mon histoire. Les gens se sacrifient pour traverser la Méditerranée, beaucoup ont perdu leur vie…. »
Et de répéter sur scène comme dans la vie ce qui semble être devenu sa doctrine, comme une ode au courage :
« persister, avoir confiance en soi, ne jamais se laisser faire. Persister pour aller loin, viser son avenir ».
Il faudrait cesser avec ce blog d’écrire sans arrêt des articles à la gloire de la formidable intégration des jeunes issus de cultures différentes dans les écoles de théâtre! on sait bien que le lobby créé par M.Nordey du Théâtre de Strasbourg tente en vain de se légitimer mais c’est tout bonnement criminel que de raconter de faux contes de fées pour des gens si jeunes que même à parier qu’ils seront encore acteurs professionnels dans 20 ans ils n’auront pas connu des années de galère. Les exemples de D.Debouzze ou de O.Sy issus de Trappes n’ont pas eu besoin de dispositifs pour parvenir à leur rang d’acteurs puis de vedettes du petit ou grand écran. Alors arrêtez un peu de faire mousser ces trucs conçus surtout pour rejaillir en gloire sur les nantis du théatre public qui se cherchent désespérément de bonnes causes à poursuivre rien que pour se donner bonne conscience. En écrivant autant d’articles mensongers vous vous faites la complice de ces fourbes qui n’usent de leur petit pouvoir que pour qu’on encense ensuite leurs agitations vaines. D’ailleurs les jeunes ciblés l’ont bien compris ils ne sont pas si nombreux à avoir été tentés de se jeter dans la gueule du loup. Et pour cause ils ont compris avec leurs aînés que les directeurs de théâtre soi disant prestigieux ne créent que des pièce pour d’autres publics qu’eux, que des rôles pour eux ne sont pas légion. Que donc statistiquement la stabilité dans ce métier est totalement aléatoire et que les promesses n’engagent que ceux qui veulent bien les croire après que ceux qui les ont diffusées ont parié sur la naïveté. C’est indigne.
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